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Avec des matériaux peu adaptés comme le plastique et des filières de tri et de transformation pas toujours à la hauteur, le recyclage des déchets n’est pas ce qu’il y a de plus efficace pour lutter contre le dérèglement climatique. Mais ce n’est pas une excuse : il a d’autres vertus.

Le recyclage est l’une des rares choses sur lesquelles s’accordent la plupart des Américains. Ce geste simple recueille une large adhésion, tant auprès des démocrates et des républicains que des ayatollahs du libre-échange et des défenseurs de l’environnement, comme le confirment régulièrement les sondages. Et, parmi les fans de cette pratique, certains sont particulièrement fervents – ce sont ceux que le dérèglement climatique inquiète.

Ce qui semble plutôt logique, les bienfaits du recyclage étant attestés, à la fois pour soulager la planète et pour réduire les émissions de CO2. Reste que, dans l’éventail des mesures de lutte contre le dérèglement climatique, même ses défenseurs les plus zélés reconnaissent que les effets du recyclage sont limités.

“Du point de vue climatique, on a tout intérêt à encourager le recyclage, confie Beth Porter, auteure de Reduce, Reuse, Reimagine : Sorting Out the Recycling System [“Réduire, réutiliser, réimaginer : faire le tri dans le recyclage”, inédit en français]. Mais, en même temps, force est de reconnaître que ce n’est pas la plus prioritaire des actions à mettre en œuvre.”

Recycler est bien utile. C’est même l’un des gestes les plus climato-responsables que les particuliers puissent adopter, d’autant qu’il permet de limiter l’extraction de matières premières. “Chaque fois que vous utilisez des ressources renouvelables ou secondaires, vous émettez moins de dioxyde de carbone que si vous aviez utilisé des ressources primaires”, rappelle Adam Minter, auteur de Junkyard Planet : Travels in the Billion-Dollar Trash Trade [“Planète poubelle : plongée au cœur du très juteux business des déchets”, inédit en français], une analyse, de l’intérieur, du business international du recyclage.

Pour le climat, le recyclage a moins d’impact que la géothermie

Malgré le CO2 émis par sa collecte, son transport et son traitement, l’aluminium recyclé, par exemple, réclame pour sa fabrication 95 % d’énergie en moins que son équivalent issu de l’extraction. Project Drawdown, une ONG qui passe au crible les solutions proposées face au dérèglement climatique, inclut le recyclage parmi ses recommandations permettant de freiner les émissions.

Mais, en analysant plus de 80 mesures destinées à empêcher que la planète ne franchisse la fameuse barre [définie par l’accord de Paris] des 1,5 ou 2 °C de réchauffement [par rapport à l’ère préindustrielle], l’ONG s’est aperçue que le recyclage se trouvait sous la médiane en matière d’impact, derrière la géothermie, et l’amélioration de l’efficacité énergétique dans l’aérien.

E. A. Crunden
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