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Après avoir quasiment disparu, la consigne tente un retour. Une bonne chose, estime Zero Waste France, association qui milite pour la réduction des déchets et du gaspillage.

Coca-Cola généralise la consigne des bouteilles en verre qu’il commercialise dans les cafés, hôtels et restaurants (CHR). Le géant des sodas teste également cette initiative avec des bouteilles en plastique, qui restent les plus « écolo » selon lui. Dernière avancée en date, la généralisation de la consigne des bouteilles en verre commercialisées par Coca-Cola en cafés, hôtels et restaurants (CHR). Entretien avec Moïra Tourneur, de Zero Waste France, association qui milite pour la réduction des déchets et du gaspillage.

La consigne des bouteilles en verre, encore courante dans les années 1980, a presque disparu, pourquoi ?

Elle était obligatoire pour certaines bouteilles depuis 1938. Elle a été remise en cause à partir des années 1960 par le plastique jetable, qui incarnait la modernité, le gain de temps. Il faut revoir ce film de 1964 où, le repas fini, une femme replie et jette une nappe en papier contenant couverts, assiettes, verres et bouteilles en plastique. Coca-Cola a d’ailleurs eu une grande influence en la matière en lançant la bouteille plastique en 1978.

Moins de 10 % des bouteilles en verre sont recyclées en France, sauf dans les cafés hôtels-restaurants. Peut-on espérer que la consigne du verre se généralise à nouveau ?

Elle existe encore en Alsace et en Allemagne. C’est donc faisable, sous réserve de massifier les volumes et de disposer d’au moins une usine de lavage par région. La loi de 2020 anti-gaspillage et pour l’économie circulaire interdit le plastique à usage unique en 2040 et impose 100 % de plastique recyclé à cette date, ainsi qu’un taux de réemploi des contenants de 5 % en 2023 et 10 % en 2027. La consignation des bouteilles plastiques a cependant échoué en raison du manque à gagner qu’elle entraînerait pour les centres de recyclages. Ce point doit être rediscuté en 2023. Bien sûr, car le verre est très consommateur d’énergie et de sable. Le plastique ne doit pas être diabolisé. C’est un matériau intéressant s’il est recyclé et réemployable.

Les producteurs de vins et d’alcools s’opposent à la consigne du verre, à laquelle ne seront pas soumis leurs concurrents étrangers. Et ils soulignent l’importance des bouteilles en marketing. Les bocaux alimentaires en verre sont standards, cela n’empêche pas les industriels de faire des efforts de marketing. Mais il faut, en effet, que l’obligation de consigne et l’harmonisation des bouteilles se fassent à l’échelle européenne. Une chose est sûre, 88 % des consommateurs sont favorables à la consigne, selon un sondage Ifop de 2019

Source : ouest-france.fr