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Les activités sportives et de loisir génèrent 100 000 tonnes de déchets par an, juste en France. Pourtant une grande partie reste utilisable, soit en l'état, soit après de petites réparations. Reportage sur une recyclerie spécialisée dans le sport.

Selon le ministère de la Transition écologique, le secteur du sport et du loisir génère 100 000 tonnes de déchets par an. Les cycles, qui comprennent les vélos, les trottinettes et les skateboards, représentent, à eux seuls, plus d’un tiers de ce poids. Le reste est un ensemble composé d’articles divers et variés comme des raquettes, des ballons, des skis, des tapis de yoga, des paddles, des planches à voile… Autant de déchets qui finissent dans les poubelles, avec les encombrants ou dans les déchèteries. Pourtant, 90 % des cycles pourraient être réparés ou utilisés pour leurs pièces détachées, alors que seulement 15 % le sont.

Pour changer la donne, une nouvelle filière de responsabilité élargie des producteurs (REP) a été créée en 2022, dans le cadre de la loi Antigaspillage pour une économie circulaire (Agec). L’éco-organisme Écologic a été agréé par le ministère. Depuis lors, 100 millions d’euros sont alloués chaque année au développement de l’écoconception, au soutien au réemploi et à la réparation ainsi qu’à la collecte dans les magasins de sport et les associations sportives et de loisirs.

Dans ce contexte sont apparues des recycleries spécialisées dans les activités sportives, comme Lezprit’Requipe, qui a récemment ouvert une boutique à Montpellier (Hérault) où l’on peut acheter des articles de sport à un prix défiant toute concurrence. Il s’agit de produits d’occasion, mais aussi de produits neufs collectés auprès de grandes enseignes sportives qui déstockent leurs invendus. Cette association réalise un effort important sur la réparation, notamment celle des cycles. Située près du littoral, où sont pratiquées de nombreuses activités nautiques, elle récupère aussi un certain nombre de paddles, canoës, matériel de planche à voile, wing surf, kite surf et aussi des bateaux à voile.

Un partenariat a été engagé en 2020 entre la Fédération française de voile et l’Aper, l’éco-organisme chargé des bateaux de plaisance en fin de vie. Il s’agit de collecter toutes les embarcations en bout de course des clubs de voile qui n’ont pas trouvé preneur sur le marché de l’occasion. Objectif : les déconstruire. L’Aper dispose d’un maillage national de plusieurs centres opérationnels. L’association Lezprit’Requipe a proposé un concept de recyclerie nautique, une expérimentation qui vient compléter le dispositif déployé à l’échelle départementale. En 2022, elle a collecté de nombreux bateaux, Optimist, Hobie Cat, Laser, soit pour les réparer, soit pour récupérer un maximum d’éléments réutilisables avant d’envoyer le reste dans les filières de traitement adaptées. Un bilan de cette expérimentation sera prochainement dressé.