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Lancée pour le recyclage du plastique à une échelle locale, l'initiative Precious Plastic prend tout son sens dans un FabLab où les déchets plastiques, notamment dus à l'impression 3D, sont importants.

Machines emblématiques des FabLabs qui révolutionnent peu à peu le monde de la fabrication numérique, les imprimantes 3D ont quand même un défaut majeur : elles consomment beaucoup de plastique et en génèrent des déchets. Une donnée qui fait tâche quand on sait que 368 millions de tonnes de plastique ont été produites en 2019, dont 91 % ne sont pas recyclées. D’où l’idée de Precious Plastic proposée par le Néerlandais Dave Hakkens : des kits en open source pour que chacun puisse construire sa propre usine miniature de recyclage de plastique.

Une unité de recyclage plastique en open source

Sur le site internet de l’association, vous trouverez donc tous les éléments pour créer une unité locale de recyclage à petite échelle : les plans pour créer les différentes machines nécessaires (broyeur, extrudeur, presse à injection et presse à compression), des conseils pour organiser le processus, des modes d’emploi pour fabriquer divers objets à partir des matériaux recyclés (lampe, mobilier, vaisselle…) et une carte interactive pour repérer les ateliers de recyclage ou les fabricants de machine près de chez soi. Tous les programmes informatiques, les plans et documents de référence sont disponibles gratuitement et librement, sous la licence Creative Commons Attribution – Share Alike International 4.0.

L’intérêt pour les FabLabs et l’impression 3D

Ces mini-usines de recyclage ont donc tout naturellement leur place dans les FabLabs. Elles permettent de donner une seconde vie aux matériaux en plastique, sous forme de nouveaux objets ou comme filament dont est friande l’impression 3D.

Le FabLab de Nîmes l’a bien compris et s’est emparé assez vite du sujet car « il correspondait à la logique du lieu, à savoir l’inclusion, le développement d’initiatives et la transition écologique, précise Rajaâ Nouali, sa cofondatrice et coordinatrice. L’initiative Precious Plastic doit nous permettre de recycler nos propres déchets, notamment les résidus de l’impression 3D, mais aussi en créer une nouvelle matière pour nos usages comme des plaques à usiner ». Devenir un lieu de référence et un point de collecte

Même si elles ont été quelque peu freinées par les différents confinements, deux équipes se sont constituées pour réaliser le projet, l’une dédiée à la fabrication des machines et l’autre à la pédagogie sur le recyclage du plastique.

Rajaâ Nouali le confirme : « Notre intention est de devenir un point de collecte des déchets des imprimantes 3D à l’échelle locale et départementale mais aussi un lieu ressource pour apprendre aux autres à fabriquer leurs propres machines et pourquoi pas permettre aux écoles d’intégrer un atelier de recyclage en leur sein ». Pour cela, l’association a reçu le soutien de Nîmes Métropole.

Performance et rentabilité pour la quatrième version

Le projet initié en 2013 par Dave Hakkens, lors de sa dernière année à la Design Academy d’Eindhoven, a beaucoup évolué puisqu’il en est déjà à sa quatrième itération. Il réunit désormais une communauté de plus de 400.000 personnes réparties entre plus de 400 ateliers sur les cinq continents. Conscient de la problématique de l’investissement nécessaire pour mettre en place ces ateliers de recyclage, de l’ordre de plusieurs milliers d’euros pour une unité complète, Precious Plastic a lancé sa quatrième version. De nouveaux modèles de machine sont ainsi proposés mais aussi des business plans pour rendre rentables ces usines miniatures de recyclage de plastique.